Autant en emporte le street art !
Il n’a pas d’équivalent… De par le monde, artistes révolutionnaires, politiques, religieux et bien d’autres… aucun n’a osé s’autoproclamer leader ou chef de file du mouvement street art. Pourtant, depuis les premiers dessins de Keith Haring aux fresques murales géantes lors des premières expositions vers la baie de San Francisco, le graffiti et ses variantes ont effectué un chemin non négligeable. C’était sans compter sur le talent exceptionnel d’un homme prêt à tout pour faire vivre son art, le street art… Banksy. Alors que ce dernier n’est jamais apparu en public, et bien que Scotland Yard ai annoncé connaître l’identité de cet esprit éveillé, la ville de Rome a dédié une partie d’un de ses plus beaux musée, le « Palazzo Cippolla », à une exposition inédite, un rassemblement des œuvres de Banksy, plus d’une centaine, explication.
Controversée sans l’être
Il fallait faire le déplacement jusqu’à Rome pour arpenter les quatre salles géantes et les centaines d’oeuvres récoltées à travers le monde pour saisir un peu plus le travail de Banksy. Se rendre entre la place du peuple et la « Piazza Venezia » pour s’offrir le billet d’une des « mostra » les plus côtés du moment. Sculptures, dessins, croquis et la plaque authentique utilisée par l’artiste comme signature, tout y était pour présenter comme il se doit l’artiste le plus énigmatique de ces vingt dernières années. Un travail de longue haleine pour pouvoir obtenir l’accord de tous les propriétaires privés des œuvres de Banksy, moyennant finance, et obtenir la cession partielle sur deux/ trois mois, temps nécessaire à l’exposition nommée « Banky – Guerre, capitalism & liberté » d’offrir son plus beau visage au monde. Du côté de l’artiste, il n’a guère donné signe de vie, preuve qu’il n’a pas autorisé cette publicité gratuite dont il se passerait bien. Pourtant, à la vue de cette exposition, on ne peut qu’être admiratif du fil de pensée de l’artiste, entre les frasques internationales comme son immersion dans un parc Disney pour y insérer une poupée gonflable afin de sensibiliser sur la question épineuse de Guantanamo et ses prises de positions fermes à l’image des graffitis réalisés avec un collégial de graffeurs triés sur le volet sur le mur séparant Israéliens et Palestiniens, Banksy ne peut être considéré comme un artiste classique. Parmi les visiteurs présents, peu ont conscience qu’il ne s’agit pas d’une exposition autorisée car celle-ci ne fait que présenter sans questionner, une habitude que Banksy a su perpétuellement contredire tel que lors de son dernier show : Dismaland ou le parc de la désolation… Cliquez ici pour découvrir le parc inventé par Banksy
Banksy, humaniste ou révolté ?
Les œuvre sont variées, le coup de crayon semble prendre vie et l’accumulation des œuvres permet de saisir précisément son objectif, bien que cette expo tentera de nous donner un côté orienté puisque bien pensant. Une analyse plus poussée de cette série de représentation laisse à penser qu’une dualité l’anime. Partagé entre la révolte d’un système conçu pour corrompre les plus jeunes esprits, l’écœurement humaniste d’une génération perdue dans de fausses idoles et la nostalgie d’une époque passée qu’il n’a pas réellement connue, peu à peu l’artiste nous livre ses questions qui le tourmente. Un réveil des classes dominées contre celles dominantes ne suffirait point à étouffer son hardeur, car son goût prononcé pour la dénonciation par la défiance est un style ancré à Bristol et dont l’artiste empereur du street art mondial se défend d’en être l’inconscient gardien. Il est fort probable que ce dernier se rende discrètement à cette exposition sans crier gare afin de rebondir sur cette version bien pensante présentée à son insu et éblouir à nouveau son auditoire…
V & H
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